Avec le temps
L. Férré.
Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le cÂÅ“ur quand ça bat plus
C'est pas la peine d'aller chercher plus loin
Faut laisser faire, c'est très bien.
Avec le temps,
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les lignes, entre les mots et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit
Avec le temps
Avec le temps, va tout s'en va
Même les plus chouettes souvenirs. Ça, t'as une de ces gueules !
À la galerie, j'farfouille dans les rayons de la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule
Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre ÃÂ qui l'on croyait, pour un rhume, pour un rien
L'autre ÃÂ qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien
Avec le temps
Avec le temps va tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas, les mots des pauvres gens
"Ne rentre pas trop tard surtout ne prends pas froid"
Avec le temps
Avec le temps, va tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul, peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues
Alors vraiment
Avec le temps on n'aime plus.