(Alphonse de Lamartine, 1790 - 1869)
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译注:
法国政治家、诗人阿尔方斯·拉马丁这首著名情诗中的女主人公是朱丽·夏尔夫人( Julie Charles, 1784-1817)。她的先生、法国物理学家、化学家雅克·夏尔(Jacques Charles, 1746-1820),以第一个制作氢气球而闻名。夏尔夫人与拉马丁于1816年在法国东南部萨瓦省布尔歇湖(Lac du Bourget)相遇。自此,夏尔夫人成为拉马丁的缪斯,两人在雅克·夏尔的默许下相会。1817年夏尔夫人与拉马丁相约在布尔歇湖会面,然而夏尔夫人因病未能成行。拉马丁独自来到湖边,开始写作该诗。当年12月,夏尔夫人病逝。
《湖》收入拉马丁的1820年出版的《沉思集》。这本诗集的出版,使作为诗人的拉马丁一夜成名,并由此开启了法国诗歌的浪漫主义时代。
是近来法国的“黄马甲”运动让我想起了拉马丁。尽管出身自保王派,拉马丁以坚定的自由主义信念步入政坛,是法国十九世纪中期影响深远的政治家,尤其在法国第二共和国期间举足轻重。然而,他推行的税收政策,虽然必要,却遭到民众反对。在1848年底的总统选举中,拉马丁惨败于拿破仑三世。之后,拉马丁黯然离开政界。
作为政治家和作为诗人,拉马丁都深得维克多·雨果仰慕。
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湖
(法)拉马丁
舒啸 译
就这样无休止地被推向新的彼岸,
裹挟在永恒的黑夜里而不回返,
难道我们在这岁月的海洋上面,
从来就不会有下锚的短短一天?
湖哦,这一年尚未完成它的周转,
这可爱的水波,她本来想要再次观看,
现在我独自来到水波前的岩石上坐下,
这正是你曾经目睹她坐过的地点。
那时侯,也是这样,你在深岩下咆哮,
也是这样,你拍打着它们断裂的侧部,
也是这样,风吹起了你的阵阵波涛,
泡沫飞溅到了她可爱的双足。
你还记得吗?一个夜晚我们悄然荡舟,
水波和天空之间,听不到其它动静,
浩渺中只有划水的桨声,那节奏
与你协调的波涛起伏合拍呼应。
忽然一曲人间岂得听闻的天籁,
在迷人的湖岸唤起了回声;
波涛也倾心侧耳,那话音是我的珍爱,
漫意流淌出这样的吟咏:
“哦,时间,请暂停你的飞翼!
还有你,良辰,请暂停你的远航!
让我们细细地品尝这些喜悦的瞬息,
这些我们一生最美好的时光!
“这人世有众多不幸的人们在请求,
流淌吧,光阴,请为他们而流淌;
把他们的日子和吞噬他们的忧愁带走;
请只管把欢乐的人们遗忘。
”然而我那延迟时间的祈求终归徒然,
时光摆脱了我,逃逸天边;
我对今夜说:请再慢一点,
而晨曦即将驱散这美好的夜晚。
“让我们爱吧,让我们爱流逝的瞬间!
让我们惜时如金,让我们尽兴尽欢!
人生没有港湾,时间没有堤岸;
它流淌着,我们也继续向前!”
嫉妒的光阴,这样怎么可以?
就是在这绵长波浪中我们爱意甜蜜,
那些沉醉的时刻,怎么可以--
与苦难日子一样飞速地离去?
怎么会!我们竟然不能留住片刻痕迹?
怎么会!永远消逝。怎么会!遗失穷尽!
光阴曾把它们给予,光阴又把它们抹去,
不会再次把那些时刻还给我们!
永恒,虚无,过去,黑暗的深渊,
在你吞噬的日子里,你在做些什么?
告诉我,你是不是会归还
那些掠夺走的至极快乐?
哦,湖!沉默的岩石,洞穴,黑暗的树林!
光阴眷顾你们,或是能恢复你们的活力,
美丽的自然,,请你呵护那个良辰,
请你至少呵护它的记忆!
愿它保留在你风和日丽,也在你雷鸣电闪,
在美丽的湖,和周边宜人的丘峦,
愿它保留在黑色的冷杉,
也在你湖水上悬垂的巉岩。
愿那记忆保留在悠荡飘过的轻风,
留在你湖岸到湖岸往复的回声,
愿那记忆留在皎洁月明,
银光泻满湖面,柔和澄净。
愿吟咏的风,愿叹息的芦荻,
愿你温馨空气的香氲柔和,
愿所有一切无论耳闻、目睹、或呼吸,
都在说:他们曾经爱过!
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Lamartine 原诗
Le lac
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?
Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.
Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :
" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.
" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.
" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !
Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.
Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !
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法国抒情小诗选译
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