尖之娟 (法文翻译)

Juan de Jian

Les ongles de Jian Juan étaient verts.

Elle fut née avec ses ongles verts.

Jian Yeren n’avait que cette enfant, c’était son trésor, mas quant à ces ongles, ils le dégoûtait. Quand Jian Juan vînt de voir le jour, avant qu’on lui donne le nom, Jian Yeren demanda le médecin le plus connu de Yangzhou1 s’il serait possible de rincer cette verdure, le médecin répondit que ce n’était pas une maladie et que l’enfant n’avait pas besoin de prendre le médicament. Jian Yeren l’insista quand même. Alors le médecin lui donna l’ordonnance, pas si bizarre sembla-t-il, le médicament. Mais il fallait le poudre de vieilles tasses à thé en porcelaine,vieille, plus vieille que cent ans. Jian Yeren n’osa pas demander pourquoi, il chercha partout et prépara le médicament. Jian Juan le prit, et le vert se fanait peu à peu.

Quand Jian Juan avait 6 ans, pour la première fois elle alla à Qimen avec son père pour acheter le thé. Jian Yeren fut un grand marchand de thé à Yangzhou, il avait un voilier à deux mâts, énorme. Chaque année de février à avril, il se mit en route à Qimen et achetait des milliers de kilos de thé puis les vendait dans d’autres villes telles que Yangzhou ou Luoyang2.

Jian Juan avait 6 ans, un navire énorme pour elle ce fut un labyrinthe, et elle était tout perdue dans le noir et humide fond. Elle pleura, elle chercha, intuile, puis elle devînt fatiguée et dormit. Quand elle réveilla, elle ne savait plus c’était jour ou nuit. Elle marcha à sa guise. Maintenant qu’elle était tranquille, elle sentit le parfum de thé, parfum froid, froid impregné jusqu’aux os, comme l’eau. Elle ne voulait plus sortir, elle s’assit, comme si son corps flottait dans le parfum de thé. Puis elle vit un trou sur le paroi et la lumière de lune transperçait, au dehors il y avait une chaîne de fer. Elle rampa au dehors du trou, prit la chaîne, au dessous elle vit quelque chose de noir, c’est l’ancre, elle ne savait pas. Alors elle se glissa et s’assit sur l’ancre.

Le vent nocture, si tendre et tiède, caressa son visage, le fleuve noir fut creusé par le navire, on vit son muscle gris. Jian Juan aima s’asseoir toute seule sur l’ancre, souvent quand son père dormait, elle sortait en cachette, empoignait la chaîne et glissait, elle s’assyait sur le fer, et ses pieds se balançaient.

L’ancre en fer fut froid et glissant, sur lequel il y avait l’herbe aquatique, les coquillages partout.

C’est là où, pour la première fois, Jian Juan vit Mei Gu et Qing Xiang. Au lueur de la lune, elle vit deux ombres flotter sur la surface de rivière. Jian Juan serra la chaîne. Les deux personnes avaient l’air hésitant ou timide, ils suivirent le bateau, quelques fois ils flottèrent avant, puis reculèrent. Jian Juan avait peur mais elle ne voulait pas rentrer. Alors elle resta là, serra la corde. Le temps passait et elle trouva sommeil. Tout d’un coup elle ouvrit ses yeux, et elle vit ces deux ombres devant elle, flottant, une femme d’une vingtaine d’âges, avec robe rouge et chemise verte, le visage jaune et enflé, l’autre est un petit enfant,2 ou 3 ans, en vert. La femme tenta lentement sa main vers Jian Juan, sa main maigre comme la patte de l’oiseau. Ses ongles portaient également la couleur verte.

Jian Juan avait tellement peur, elle secoua sa tête de toutes ses forces, elle se blottit. Alors Meigu et Qing Xiang flottèrent plus loins, puis s’évaporèrent dans la lumière lunaire.

Un vieux marin nommé Xin Bagong trouva Jian Juan. Son travail fut de brûler le charbon et fit avancer le navire. Il était bossu, visage noir, ses sourcils et ses barbes blancs semblaient blottir ensemble. Lui aussi il glissa par la chaîne en fer et s’assit avec Jian Juan sur l’ancre. Le fleuve était comme un drap gris en cotton, immense et ondoyait au clair de la lune.Il caressa les cheveux de Jian Juan avec ses grosses mains, et chanta des chansons de marin. Sa voix était enourée,ses mains étaient rugueuses mais chaudes. Jian Juan aima tout ça, elle aima rester là sur l’ancre froid, elle aima écouter des chansons de marin, elle aima ses grosses, rugueuses mais chaudes mains, elle aima ce fleuve immense, et la lumière grise et transparente de lune.

Dès ce moment jusqu’à l’arrivée du bateau à Qimen, Jian Juan allait à l’ancre chaque nuit, elle regardait la lune, le fleuve, avec Xin Bagong.

Xin Bagong connaissait des contes ! Les fantômes de serpent, les sirènes de l’eau. Une nuit, il raconta une conte sur le fantôme du thé : Il dit les théiers sur toutes les collines et dans tous les jardins de Qimen sont soignés par les fantômes du thé. Ils arrosent les théiers, ils éliminent les insectes nuisibles, c’est pour ça que le thé de Qimen est de bonne qualité ! Il dit aussi tous ces fantômes ne sont d’autres que les âmes des cultivateurs de thé, quand ils sont vivants, ils travaillent pour les riches, et quand ils sont morts, ils continuent à travailler pour deux démons, ces deux démons, hmmmm, l’un est l’ocelot et l’aute le sanglier, ils exploitent les fantômes de thé pendant 500 ans environs, ils n’attendent que « lait de thé émeraude »,quand ils en boit, ils deviennent immortels et vont au paradis.

Jian Juan secoua les épaules de Xin Bagong « mais c’est pas vrai ! c’est pas vrai ! »

Xin Bagong dit que c’était vrai, regarde-là ! Il tenta son doigt vers sud-ouest et dit mystérieusement : Vois-tu le lueur là-bas ? C’est « la verdure profonde », un théier immense ! Jian Juan ouvrit ses yeux ronds, mais elle ne vit rien que le ciel nocturne et quelques petites étoiles.

Xin Bagong dit, «lait de thé émeraude » est le sang de « la verdure profonde », quand le théier perd la dernière goutte de sang, il va mourir, quand il meurt, tous les théiers de Qimen vont mourir eux aussi, alors comment les récolteurs de Qimen gagneraient leur vie si tous les théiers mouraient ?

Jian Juan pensa à la plantation de son père, n’est-ce pas cette plantation était à Qimen aussi ! Si tous les théiers de Qimen étaient morts, c’est pas une bonne nouvelle ça ! Elle tira la manche de Xin Bagong et pria :Bagong, as-tu quelques idées pour sauver le théier ?

Bagong gratta sa tête, et dit oui il y a une façon, mais on ne sait jamais s’il marche ou non. Il dit sur « la verdure profonde » il y a une autre chose, c’est « la rosée de la verdure profonde », si quelqu’un l’obtenait, on pourrait chasser les démons, et les arbres morts et les personnes mortes retrouveraient la vie.

Alors Jian Juan secoua les mains de Bagong et dit : alors aller trouver cette rosée !

Xin Bagong sourit, et dit ce n’est pas si simple que ça. Seule une personne qui porte un coeur pur, qui n’a aucune impurté dans son coeur peuvent la trouver. Les autres, même s’ils la trouvaient, ce serait inutile.

Jian Juan resta silence, elle ne savait pas quelle personne puisse être considerée comme « une personne qui porte un coeur pur, qui n’a aucune impurté dans son coeur ».

C’est également à l’âge de 6 ans, Jian Juan alla dans la montagne de thé pour la première fois, elle ne pouvait pas oublier la scène. Ils arrivèrent à Qimen quand il fit noir, le navire mouilla dans le port, le père loua une barque et tourna dans un affluent. La barque se balança et se balança et petit à petit, Jian Juan s’endormit sous le son de rame, quand elle se réveilla, la barque fut déjà arrêtée. Le père partit, il n’y avait que la voix de rivière, ce fut noir. Jian Juan se trouva noyée, noyée par un parfum vert, froid et léger. Il sembla qu’on puisse toucher ce parfum comme si on touchait un jade émeraude fondu. On entendit la chanson venant de l’horizon lointaine : « cueille du thé cueille du thé, cuille le bourgeon doré. Les doigts fins cueillent l’émeraude, les nuages dissipés comme la fumée » L’aube vînt, Jian Juan vit des collines et des collines de théiers sur deux bords de la petite rivière, ils étaient tous trempés dans le brouillard laiteux.

Jian Juan marcha vers la colline, ce fut glissant, elle tomba par terre, mais ça ne lui fit pas mal. Le soleil se leva petit à petit, son visage était tout rouge, rouge comme une nouvelle mariée venant de sortir de sa chambre nuptiale. On entendit un coup de gong et les récolteurs du thé rentrèrent de la colline. Jian Juan rencontra une petite fille, elle porta un panier de bambou, lourd et plein de bourgeon de thé, elle decendit pas à pas, ses lèvres épaisses, ses cheveux jaunes et rares, elle avait peur quand Jian Juan prit sa main. Ses doigts étaient courts mais forts comme une porterie grossière, mais elle avait dix belles ongles verdissants qui fascinaient Jian Juan.

Jian Juan savait bien après que tous les moissonneurs portent les ongles verts, ils recuillent des bourgeons de thé par leurs ongles, ainsi le bourgeon reste pur et propre. Petit à petit, leurs ongles deviennent verdis.

A l’âge de 7 ans, Jian Juan accompagna son père à Qimen pour la seconde fois. Mei gu flotta de nouveau devant Jian Juan. Enfin Jian Juan se donna le courage et prit la main étendue vers elle. Elle fut levée tout d’un coup de l’ancre et vola vers le ciel scintillé des étoiles. Elle poussa un cri, elle sentit que ce ne fut pas de voler, mais de tomber, tomber jusqu’au ciel profond et noir. Mei Gu l’emmena flotter dans les montanges verdoyantes et illimitées et arrêter enfin devant deux petite chaumières entourées d’une haie. Au dehors deux pins, et sur la cime pendit une moitié de lune froide.

Devant le battant de bambou il y avait deux lilas, éclos froidement au clair de la lune.

Il fut noir dans la chaumière, Jian Juan trembla de froid. Mei Gu cria : « papillonant, papillonant», un papillon entra, blanc et vert, il traîna un fil de lumière et éclaircit la chambre.

Qing Xiang était dans la chaumière, il écarquilla ses yeux et regarda Jian Juan avec curiosité. Puis il porta un cheval en bois et tous les deux s’amusèrent. Le cheval en bois put courir et sauter et hennir. Les deux enfants jouèrent longtemps. Jian Juan était tellement joyeuse. A Yangzhou elle était une demoiselle noble, personne osa jouer avec elle.

« Viens, ma mignonne » Mei Gu prit Jian Juan dans ses bras et la peigna avec une peigne en bois. Jian Juan demanda : « Tante Mei, Puis-je venir demain ? »

 « Mais je suis fantôme, fantôme de thé », Mei Gu tenta ses mains en souriant : « regarde, les ongles des fantômes de thé sont vert, tu n’en as pas peur ? »

« point » Jian Juan toucha tendrement les ongles : « Tante Mei t’es fantôme de thé, pourquoi ne vas-tu pas arroser le théier ? »

« je m’y suis enfuit » Mei Gu dit,elle ‘avait pas l’air bien content d’approcher de ce sujet : « j’ai bu ‘du lait du thé émeraude ’, alors les démons ne peuvent rien faire contre moi, plus besoin de travailler pour eux ! »

Mei Gu peigna Jian Juan soigueusement, les cheveux furent attachés par un fil de soie en couleur de jade.

Le lendemain matin, quand Jian Juan rentra dans la barque, ses cheveux furent dénattés, le fil de soie en jade n’était qu’un fil d’araignée.

Mais Jian Juan aimait rester avec Mei Gu, et Qing Xiang.

Qing Xiang voltigea avec Jian Juan dans la nuit de lune, son corps était si léger que la lumière de lune sembla suiffisant de le porter. Ils flottèrent dans chaque jardin de thé à Qimen. Sur une colline de thé ils réveillèrent un couple de cailles sauvages, elles battirent leurs ailes et volèrent sur l’herbe, elles murmurèrent « gue gue, gue gue ». 

Une fois Qing Xiang dit qu’il voulait l’emmener et le faire voir « le rêve de caille », Il était trop petit pour savoir comment parler. Il tînt la main de Jian Juan et marcha clopin-clopant vers le buisson. La rosée mouilla la robe de Jian Juan, Qing Xiang fit le signe de silence de la main, et il indiqua le nid sur les branches. Les deux belles cailles se serraient dans leur nid et dormaient, même l’halaine lourde de Jian Juan ne les révilla pas. Qing Xiang dit :touche-les, touche, Jian Juan allongea sa main doucement et toucha la plume d’une caille. Elle fut surpris par l’image qu’elle vit. C’était un jardin de thé verdoyant. Jian Juan retira sa main, et le jardin disparut. « touche, touche ! » Qing Xiqng dit, et Jian Juan toucha de nouveau la plume, elle vit le rayon de soleil dévaler sur le jardin, elle vit marcher une caille brune, les deux petites pattes osciller précipitamment, derrière elle, il y avait une queue, il y avait un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept...non, Jian Juan ne compta plus... tant de petite cailles qui firent la queue derrière, avec le duvet jaune, si naïfs, si mignonnes...
 
Quand Jian Juan avait 8 ans, Mei gu dit qu’elle voulait voir la bague de jade noir de Jian Yeren. Jian Juan connaissait cette bague, ça portait l’incantation récité par le prêtre taoïste, et allait protéger son père. A la nuit claire, Jian Juan prit la bague de son père quand il dormait et attendit Mei Gu and Qing Xiang au bord de la rivière.

Jian Yeren fit construire une demeure magnifique dans sa plantation de thé, Jian Juan vit de loins Mei Gu et Qing Xiang traverser la rivière et flotter jusqu’à la plantation. Jian Juan fit la signe de la main de toutes ses forces, pourtant Mei Gu ne la regarda pas, Qing Xiang lui sourit, sembla-t-il. Jian Juan se dit :Ils vont revenir et me chercher, alors elle resta là et attendit. Deux heurs après, Mei Gu et Qing Xiang revinrent, Mei Gu tira les cheveux d’un homme et marcha sur l’herbe. L’homme fut pâle, son regard atone, il marcha en tibulant derrière Mei Gu. Jian Juan entendit Qing Xiang parler : « mère, pourquoi on ne vole pas ? pourquoi on ne vole pas ? » en disant cela il indiqua le ciel avec son doigt potelé. Mei Gu lui répondit : « Non, cet homme est pué d’argent, il est lourd, impossible de voler avec lui. »

Soudain Jian Juan reconnut son père, elle les poursuivit et cria : « tante Mei, tante Mei, où est-ce que tu veux emmener mon père ? » Pourtant Mei Gu et Qing Xiang ne lui repondirent point. Ils marchèrent sur la rivière, Jian Yeren coula et seulement la tête et le cou restaient en haut. Jian Juan entra aussi dans la rivière, l’eau fut gracée, mais peu importe. Elle monta sur la banque et suivit toujours Mei Gu et Qing Xiang. Elle courut et courut et courut et enfin on arriva devant la chaumière. Mei Gu traîna Jian Yeren dedans, Qing Xiang arrêta, il tourna sa tête et regarda Jian Juan, cependant Mei Gu le tira aussi dans la chambre, la porte se ferma.

Jian Juan frappa la porte, elle pleura, elle cria, mais la chaumière resta noire et silencieuse. Elle était toute mouillée et tremblée à cause du froid, mais elle ne s’en soucia pas. Soudain elle pensa à la bague, la bague de jade noir, cela allait protéger son père. Elle chercha partout mais ne la trouva point. Ça devrait tomber dans la rivière. Elle se dit, elle s’assit contre la chaumière, tout pleurant.

La nuit était profonde, les insectes chantaient, elle s’endormit en murmurant dans son rêve.

Quand elle réveilla, l’aube vînt. Elle se vit s’asseoir entre deux tombes, près d’ici deux pins, puis plus loins un ruisseaux entournait le pied d’une montange, aux bords de la rivière, c’était des collines de thé imprégnées dans le brouillard matinal.

Une pédale de lilas tourbillona doucement et tomba sur la chemise de Jian Juan.

Jian Juan décendit de la colline et chercha quelqu’un pour creuser les tombes. Une dizaine d’hommes, derrière eux une foule des femmes et des enfants curieuses, ils montèrent la colline avec du bruit. Mais quelques mètres devant les tombes, la foule s’arrêta, le bruit s’arrêta lui aussi. « C’est la tombe de Mei Gu ! », « c’est la tombe de Mei Gu et Qing Xiang », la foule chuchotèrent. Jian Juan répondit « ben oui ! C’est Mei Gu et Qing Xiang qui a pris mon père dedans ». Mais la foule se dispersa : « on ne creuse pas la tombe de Mei Gu ». En entendant cela, Jian Juan fut stupéfait.

Elle s’assit sur la tombe, toute seule, jusqu’à ce que le soleil se couche. La nuit retomba, la lune se leva. Elle ne savait plus qui pourrait l’aider sauf Xin Bagong. Mais Xin Bagong était dans le navire au port de Qimen, bien loin d’ici. Elle pleura et arrêta, arrêta et pleura jusqu’à la profondeur de la nuit. Tout d’un coup un parfum pénétrant de thé vînt, peu après on entendit un bruit de pièce qui tomba sur l’échiquier. Elle les suivit, mais le parfum voltigea, et le bruit des échecs, loins ou proche, impossible de le repérer. Alors au moment où elle désespérait, un papillon blanc et vert apparut. « C’est Papillonant », Jian Juan le poursuivit. Enfin, dans la forêt de pins tense, on trouva une lumière transpicide. Elle courut, cette boule de lumière éclaircit la forêt comme jour. Deux personnes, l’un ressembla à un lettré et l’autre moine, ils s’assisent sur la pierre, burent du thé et jouèrent aux échecs. Des centaines de Papillons traînèrent le fil de lumière lunaire et volèrent autour d’eux, Ce fut le clair de lune qu’ils entraînèrent qu’éclaircirent la forêt.

« Seigneurs, êtes-vous immortels ? » Jian Juan demanda timidement : « si vous l’étiez, aidez-vous et sauvez mon père s’il vous plaît ! »

« ha ha ha ! » Les deux hommes rirent, le lettré répondit : « ben oui, nous le sommes, moi je m’appelle Zhu Chengxia, lui Zhou Jichuan ». le moine qui s’appella Zhou Jichuan parla : « ma petite, comment est-ce qu’on peut t’aider ? » Jian Juan dit j’ai eu une bague en jade noir et elle protège mon père, si vous la retrouviez, je pourrait aller sauver mon père. Et Zhu Chengxia: « peuh ! Tu nous demandes de trouver les chiffons de Zhao Shuya ? » Jian Juan : « Zhao Shuya, c’est qui ? » Zhou Jichuan : « c’est le prêtre taöiste qui a donné la bague à ton père. Zhu et lui ils sont ennimis depuis des années. » Zhu Chengxia : « c’est chiant, sa bague, moi aussi je pourrait t’enseigner quelque chose, comme ça tu pourras sauver ton père ».

Jian Juan croisa ses mains en poitrine, et regarda Zhu Chengxia avec ses yeux pleins de larmes : « Aidez-moi », elle dit. Zhu Chengxia sourit furtivement : « bien, mais tu dois me donner quelque chose pour l’échanger. » « quoi ? » Zhu Chengxia dit : « pas de grande chose, je n’ai que besoin de tes dix doights ».

Jian Juan était glacée de stupeur, elle recula d’un pas, puis elle s’avança et tenta ses dix doights : « si l’immortel voulait, prenez-le, je ne veux que sauver mon père ». Alors Zhu Chengxia cria : « Afou ! » et un crapaud sauta du haut, ses deux avant pattes tînt une hache en jade. Zhu Cheng xia : « met tes mains sur la pierre. » Jian Juan disposa ses mains sur la pierre et demanda craintivement : « ça fait mal ça ? » Zhu Chengxia : « quoi ? tu en as peur ? » Jian Juan fit non de la tête, alors Afou sauta sur la pierre, la hache abbatit légèrement, et on entendit « chi... » et un doigt tomba.

Jian Juan sentit une douleur énormément, mais ça disparut très vite, comme s’il y avait une glace qui collait sur sa blessure. Afou continua à abbatir et les dix doigts de Jian Juan tombèrent l’un après l’autre et parsemèrent par terre. Afou les rammassa, clopin-clopant, il bondit vers Zhu Cheng xia et les lui donna.

Zhu Chengxia rit : « Bien, point de mal ? Alors saute dans ma tasse à thé maintenant. » Jian Juan regarda la petite tasse et hésita un peu. Zhu Chengxia lui demanda : « tu n’entres pas ? » Alors Jian Juan ferma ses yeux et y sauta.

Son corps devînt très vite petit, quand elle tomba dans la tasse, elle n’était plus grand qu’un jujube.

Peu après, Zhu Chengxia la souvela de la tasse à thé. Son corps regrandit, mais elle n’était plus Jian Juan qu’elle avait été. Elle devînt un peu plus grosse et petite, son visage devînt jaune et enflé, elle était tout comme une feuille de thé trop macérée. Elle regarda l’alentour avec l’air perdu, puis elle retrouva le nord, elle cira : « Immortel, je...puis-je secourir mon père maintenant ? »

Zhu Chengxia : « même si t’avait 100 pères, tu pourrais les secourir maintenant ». « Comment faire ? » Zhu Chengxia : « essaie de dire quelque chose ». « dire quoi ? » « n’importe quoi. » Alors Jian Juan murmura : « père », mais rien changea. Zhu Chengxia : « oh bête, plus fort ! » Jian Juan cria de nouveau : « père ! » aucun changement. Zhu Chengxia : « plus fort, plus fort, crie comme...comme les filles qui voient un rat ». Alors Jian Juan poussa un cri : « père-----»

Soudain le vent souffla, ce vent enleva tous les papillons traînant la lumière, et le crapaud Afou, et les tasses à thé, et l’hache en jade, et l’échiquier du go et les pièces, et le vieux lyre à côté de Zhu Chengxia, tout fut enlevé. Les vêtements de Zhu Chengxia et Zhoujichuan furent déchirés par le vent, les cheveux de Zhu Chengxia se détachèrent et agitèrent au vent.

Apres que le vent tomba, tout fut noir, il sembla que ce vent emporte aussi la lune au ciel. On entendit Zhu Chengxia dire : « ah, ah, j’ai oublié de lui dire qu’il ne faut pas crier vers nous. » Zhou Jichuan : « Zhu, à quoi sert ces doigts-là ? » Zhu Chengxia : « j’ai voulu les faire d’un contenant pour ramasser la rosée pour mon lyre. » Zhou Jichuan : « mieux de les faire d’une peigne, comme ça tu pourrait te peigner de temps en temps. »

Au petit matin, Jian Juan retourna sur les tombes de Mei Gu et Qing Xiang, comme ça on crie et le père va revenir ? elle se dit. Alors elle cria : « père----père-----»

Soudain le ciel fut noir, un cylone comme un dragon noir il tourbillonna, il arracha les tombes, les pins, le cyclone les envela vers loin, Jian Juan les vit tomber dans la rivière lointaine.

Mei Gu se dressa devant la tombe – maintenant ce ne fut qu’un terrain plat, elle cria : Qing Xiang, ne sors pas. Jian Juan hésita un instant, elle vit le feu haineux dans les yeux de Mei Gu. Elle demanda : pourquoi veux-tu mon père ? Mei Gu répondit avec rage : « voyau comme lui, je veux les tuer tout, et tout ! » Jian Juan : tu le laisses aller et je ne cris plus. Meigu : non, même si le cyclone arrachait toute cette colline, je ne le relâche pas. 

Alors Jian Juan cria « lâche mon père ! lâche mon père ». Un cyclone plus fort vînt, Mei Gu fut tourné par le cyclone, sa robe fut déchirée par le vent, et sa peau, et sa chair, et il ne lui resta que les os blancs, et ces os ils se cassèrent, ils se brisent, elle tomba, les cendres fut soulevés par le cyclone et dispersés vers l’horizon lointain, là où elle avait dressé, maintenant il n’y avait qu’un creux énorme.

Jian Yeren se coucha dans le trou, immobile. « père ! » Jian Juan cria. Un autre tourbillon enlève Jian Yeren et il tomba sur des pierres. Jian Juan ferma sa bouch par terreur, elle courut vers lui, et appela tout doucement : « père, réveille-toi ! »

Jian Yeren gémit « glouglou, glouglou », il élève sa main comme s’il voulait parler, mais il ne put pas, alors la main tomba.

Un petit enfant de squelette sauta de la tombe, il eut dans sa main une peigne en papier, un cheval en papille, il courut d’un pas chancelant, « Qing Xiang ! Qing Xiang », Jian Juan l’appela d’une voix basse. Qing Xiang se tourna tout d’un coup, et regarda Jian Juan avec ses orbites noires, peu après, il tomba par terre, se brise en un tas des os fragiles.

Jian Yeren resta au lit pendant un mois après il recourit la santé. Il n’achète plus du thé mais leva la voila et rentra à Yangzhou. Malgré que Jian Juan sauve la vie de son père, lui il n’était plus gentil avec lui comme avant. Jian Juan savait pourquoi, de temps en temps elle se regarda dans le miroir et vit le visage tout à fait différent, le visage jaune et enflé, tout comme Mei Gu. Elle chercha Xin Bagong, mais lui il ne voulait plus parler avec elle. Elle était tellement triste, alors tout le monde ne m’aime plus parce que je deviens laide ?

Elle perdit ses doigts, pas possible de prendre la chaîne en fer et se glisser jusqu’à l’ancre, elle ne put que s’asseoir sur le bord de voilier et vit l’ancre se balancer, se balancer. Un soir, elle vit Xin Bagong lui rester seul sur l’ancre, elle marcha vers lui et l’appela : « Bagong, bagong-----», enfin Bagong s’attendrit, il prit Jian Juan dans ses bras et tous les deux s’assissent sur l’ancr.

Ils restèrent là pendant longtemps sans rien dire. Puis juste avant l’aube, Xin Bagong commença à parler : « Mei Gu est morte à cause de ton père ! » Jian Juan ne dit rien, elle sanglota, Xin Bagong continua : « tu ne sais pas, à ce moment-là, Mei Gu était tellement jolie, si tu mettais toutes les jolies filles de thé ensemble, elles serait moins jolies qu’elle seule », alors enfin Jian Juan fondit en pleurs, elle dit en sanglotant : « Bagong, je ne sais pas, je ne veux que trouver mon père. » Xin Bagong soupira et l’embrassa : « je sais, mais comme elle était belle ! Ton père et elle...puis ils avaient un enfant, mais ton père ne voulait pas l’épouser parce qu’elle était pauvre, Mei Gu, avec son enfant Qing Xiang, ils sont allés à Yangzhou pour rejoindre ton père. Il était tout froid, ils attendaient toute la nuit au dehors de demeure de ton père, mais il n’est jamais sorti, puis, l’enfant et la femme, ils sont morts de froid. Et ton père reste toujours indifférent et enfin ce sont les récolteurs de thé à Qimen qui les ont enterrés... »

Jian Juan ne put rien dire, elle se plongea dans les bras de Bagong et pleura et pleura jusqu’à ce que le soleil se lève.



Jian Juan devînt insociable et froid, tous les gens de Yangzhou savait que la fille de la famille Jian devînt une montre après qu’elle était rentré de Qimen à 8 ans. A l’âge de 15 ans, Jian Yeren trouva un époux pour Jian Juan, l’homme est le neveu du gouverneur de Yangzhou, qui jouit d’une mauvaise réputation. On dit qu’il épouserait Jian Juan pour l’argent, et de l’autre côté, pour le pouvoir. Ce mariage devait être propice pour les deux familles, mais à la fin, Jian Juan refusa. Impossible de la persuader. La mère allait la persuader, mais Jian Juan se tournait et lui donnait un dos silencieux.

Puis Jian Yeren voulait aussi la persuader, aucun résultat. Un soir, il la força trop, et Jian Juan commença à parler de Mei Gu, cela mit Jian Yeren en toute colère.

Mais la mort de Jian Yeren fut un accident. Un jour comme d’habitude, Jian Yeren alla dans la chambre de Jian Juan et parla du mariage. Un crapaud sauta soudain de l’avant-toit et tomba sur l’épaule de Jian Yeren. Jian Juan poussa un cri de terreur, tout d’un coup il souffla un vent fort et Jian Yeren fut enlevé par la fenêtre. Les servants le chercha partout et enfin trouva le cadavre sur un sophora au dehors de la ville.

L’accident devînt une affaire judiciaire, le gouvernement envoya une dizaine de gendarmes pour l’arrêter. Mais ils furent aussi soulevés hors de la ville par son cri. Enfin, on demanda le prêtre taoïste Zhao Shuya, ce prêtre, ce fut justement le même prêtre qui avait donné à Jian Yeren la bague en jade noir. C’était un prêtre puissant qui savait comment prendre les démons et fantômes.

Zhao Shuya pria la bête d’avalement du vent, cette bête ressembla bien à un cochonnet noir, il courut en plein air, chaque fois que Jian Juan poussait le cri, il aspira, alors tout le vent causé par le cri fut absorbé dans son gros ventre.

Puis Zhao Shuya prit un énorme jade noir et mit Jian Juan au dessous, Jian Juan sut qu’elle allait mourir, elle entendit vaguement dire qu’on allait la jeter dans la colline où on mit les cadavres des inconnus. Elle vit voler un crapaud du ciel noir et profond, ses pattes prirent un petit sac rouge comme le sang. « c’est Afou », elle se dit : « qu’est-ce qu’il fait ici ! », et elle vit Afou mit le sac sur son nez, et elle se sentit absorber par le sac. « Non !non ! » elle voulait crier, mais il sembla qu’elle perde la voix.

Dans le sac ce fut immense, illimité, d’inombrables mains la saisirent comme si elles allaient la déchirer.
 
 « Ajuan ! A juan ! »

Une fille mince du même âge que Jian Juan lui demanda : « tu te réveille ? »

Elle était mince, mais son visage était jaune et enflé, un petit nez, de petits yeux, les sourcils rares et les cheveux en jaune paille, elle ajouta : « je m’appelle A Deng, Chen Adeng ».

Jian Juan se leva et demanda distraitement: où suis-je? A deng lui répondi : c’est le village des fantômes de thé, là où logent les âmes. Jian Juan : Je suis morte alors ? Mais je n’étais pas récoltrice du thé, et pourtant je deviens fantôme de thé moi aussi ? A Deng : tu l’étais, Zhu Chengxia et Zhou Jichuan t’ont fait réincarner, ils veulent tuer Mei Gu par ta main, puis te tuer par la main de Zhao Shuya, et ils te récupère.

Jian Juan ne comprenait pas très bien, elle regarda autour d’elle, c’est une vieille chaumière, au coin un fourneau, à côté duquelle il y avait une palanche et deux seaux en bois. Par la fenêtre elle vit le ciel sombre, pas de soleil, ni de nuages.

Elle retomba dans le rêve. Quand il fut noir, A Deng la réveilla : lève-toi, Seigneur Afou arrivera.

Peu temps après, un homme en vert vînt. Il avait les yeux gonflés et le nez plat, la bouche large et le nez tout court, le ventre bombé comme un tambour, il jeta la palanche et deux seaux par terre et dit : quoi quoi, A Deng, quoi quoi, t’emmène A Juan à arroser le théier ce soir. Sur ces mots, il partit en se pavanant.

Jian Juan demanda : Qui est-il ? A Deng répondit : mais seigneur Afou ! Jian Juan dit curieusement : Afou, mais n’est-ce pas qu’il n’est qu’un crapaud ? A Deng lui fit signe de silence, elle vit Afou marcher plus loins et dit à voix basse : ne dis plus ça, c’est un tabou de l’appeler crapaud, des milliers de fantômes dans le village sont sous son charge, s’il est mécontent, il te donnera la palanche et les seaux en fer, alors tu t’en souffriras !

En parlant quelqu’un les appella hors de chaumière : A Deng ? Tu n’y vas pas ?

Alors A Deng prit les seaux, et Jian Juan aussi, tous les deux sortirent de la chaumière.

Au dehors c’était la vallée sombre, partout semait du feu follet, d’inombrables fantômes, des hommes et des femmes, des villiards et des enfants, ils portèrent les seaux et flottèrent vers le ciel.

Ils collectèrent la rosée sur l’herbe. A Deng apprit à Jian Juan à enlever la peau du gazon, c’est comme si on enlevait un tapis vert. Sous le gazon, les vers de terre et les serpent, les salamandres et les fourmis...tant de vers, ça surprit Jian Juan. Quelques vers étaient effrayés, d’autres avaient déjà l’habitude de cet image, ils continuèrent leur rêve, ou bien s’enfonçèrent sous la terre plus humide, plus douce et plus profonde. Ils mirent la peau du gazon dans le seau, soulevèrent leurs chaussettes et piétinèrent le gazon. Jian Juan apprit comment piétina-on la rosée sans blesser l’herbe et comment remit-on le gazon sur la terre. La rosée, claire, transparente et fraîche, elle trempait les pieds de Jian Juan. Jian Juan vit ses chevilles fines et arrondies, les vaisseau bleux battaient sous la peau.

Très vite elles remplirent les seaux. A Deng emmena Jian Juan flotter vers le haut. Les fantômes de thé se rassemblèrent petit à petit, tous ces âmes portèrent les seaux plein de rosée. A Deng cria à Jian Juan : regarde ! Jian Juan regarda tout droit devant elle, elle entrevit une lueur étincellant à l’horizon, mais pas la lueur des étoiles, ni de lune. Jian Juan demanda : qu’est-ce que c’est que ça ? Mais A Deng ne lui répondit pas, elle flotta plus vite et dépassa de nombreux fantômes. Ils leur saluèrent en souriant : A Deng, aujourd’hui t’es diligente. Adeng leur répondit aussi en souriant : mais il y a quelqu’un qui n’a jamais vu la verdure profonde. Alors tous les fantômes se mirent à rire.

Plus proche et plus proche, et Jian Juan distingua que la lueur, ce ne fut d’autres mais un arbre, mais à mesure qu’elle s’en approcha, elle hésita. Ce fut l’arbre ? Il était tellement immense, on put dire c’était plutôt un arbre de forêt. Le tronc énorme, et toutes les feuilles étaient comme une prairie verte, et toutes les fleurs sont comme un palais splendide. A Deng guida Jian Juan vers la cime, elles traverèrent entre les feuilles, les feuilles et les fleurs exhalèrent un parfum suave et ivre. De nombreux papillons comme le Papillant traînant le fil de lumière lunaire dançaient entre les feuilles, les fleurs et les branches. Ce fut ces papillons qui éclaircirent cet arbre illimité.

Enfin elles arrêtèrent sur la cime, A Deng dit doucement : voilà la verdure profonde, c’est ce théier qu’on va arroser.

Sous le ciel bleu foncé, la verdure profonde étendaient ses branches fleurissantes, étendait sa verdure incomparable, étendait son parfum unique, elle était si immense qu’elle allait couvrir toute la terre.

A Deng et Jian Juan renversèrent la rosée de leurs seaux, leurs coeurs étaient pleins d’amour et ferveur.

 
Cette nuit-là Jian Juan portèrent une centaine de seaux de rosée, elle était crevée de fatigue. A peine qu’elle rentra dans le village elle alla dormir. Elle dormait sur un lit fait par les pailles, épaisse, parfum d’herbe.

A midi A Deng la réveilla et lui porta un déjeuner de quelques fleurs des champs. Elle les mangea puis retomba dans le sommeil. Au crépuscule elle entendit quelqu’un parler.

Ce fut un homme, A Deng et lui s’assisent sur le seuil, Jian Juan ne vit que leurs silhouettes.

J’ai peur, la voix de A Deng trembla.

Mais nous serons brûlés par le feu de l’enfer. L’homme lui répondit.

Mais...ils disent...ils nous feront réincarner une fois qu’ils auront bu du lait de thé émeraude.

Tu leur crois ?

Mais...même si on s’enfuit, on sera comme Mei Gu, un fantôme sauvage.

Mieux d’être brûlé en cendres.

Ils se turent, l’homme se dressa tout d’un coup, ce fut un grand homme, et sa tête heurta le linteau de porte. « tu ne fuis pas, moi je vais fuir. Il dit.

A Deng resta silencieuse, l’homme la regarda avec les poings fermés, puis il se tourna et partit. A Deng retourna sa tête vers Jian Juan : il va s’enfuir.

Jian Juan sauta du lit et marcha vers A Deng pieds nus. Elle s’assit à côté d’elle. A Deng ne put pas s’empêcher ses larmes, et elle dit : C’est impossible de s’en enfuir, A Hu c’est impossible, tant d’années et tous les fantômes qui veulent fuir sont brûlés en cendres.

Jian Juan l’embrassa, A Deng reprit la parole en sanglotant : même si on avait le lait du thé émerand, même si on s’enfuyais, on serait comme Mei Gu, toute seule, sans logis ni famille, alors à quoi bon ?


Cette nuit-là, A Hu jeta ses seaux et s’enfonça dans la racine de la verdure profonde. A Deng et Jian Juan s’assisent sur une feuille verte, inquiètes. Le temps sembla s’écouler lentement, lentement. A Deng se souvînt la scène de la fuite de Mei Gu, elle devînt un feu vert, se précipita de l’enfer jusqu’à l’horizon lointain. Mais en 500 ans, il n’y eut qu’un seul fantôme de thé qui réussit. Bien d’autres âmes furent brûlés vif, leurs cendres dispersés par le vent  s’évanouirent entre le ciel et la terre pour toujours.

Soudain, la terre sembla agiter légèrement. A Deng serra la main de Jian Juan. La terre éclata, un feu vola, mais ce fut la flamme noire, et transparente. A Hu fut mordu par la flamme, il se débattit désespéramment, il poussa le cri épouvanté. A Deng cria, elle lâcha la main de Jian Juan et flotta vers A Hu. « Non ! Reviens ! » Jian Juan lui cria. Mais A Deng se précipita vers le feu, elle serra A Hu, la flamme noire siffla et avala les deux. Jian Juan voulut crier, elle voulut appeler le vent noir pour éteindre ce feu noir, mais elle ne put plus, elle n’était plus la fille qui pourrait détruire le monde par son cri.

Le lendemain matin, le crapaud A Fu vînt au village avec deux petits cendres, il gonfla son ventre pour aspirer, puis « pouh.... », les deux cendres furent dispersés. Il rit : bête, quoi, quoi ! bête, quoi, quoi ! après 3 jours, les maîtres vont vous libérer. Bête ! Quoi quoi ! à quoi bon s’enfuir ? Bête ! quoi quoi ! Et à ce moment-là je vais monter au ciel avec les maîtres. Bête ! Quoi !Quoi !

3 jours après, dans la nuit avancée, A fou conduisit tous les fantômes de thé vers la verdure profonde. Ils se dressèrent sous l’arbre. Quand la lune marcha au centre du ciel, Zhu Chengxia et Zhou Jichuan s’enfoncèrent sous la terre. Le théier commença à dessecher --- le lait du thé émeraud, comme on l’avait dit, était le sang du théier, quand on le buyait, l’arbre allait mourir. Les feuilles énormes jaunissent et tombèrent et couvraient toutes les collines et les vallées alentour. Les fleurs se flétrissent, l’haleine des fleurs mortes remplissent la Terre, ce fut un parfum suave.

Tous les théiers sur la colline de thé se fanèrent avec la verdure profonde. Les animaux ne savaient pas pourquoi, alors ils sortirent de leurs caves.

Enfin, Zhu Chengxia et Zhou Jichuan sortirent de la terre, partout sur leurs corps étincellèrent un lueur vert. Zhu Chengxia porta un rat dans sa main, il rit, haha, haha, Zhao shuya, Zhao Shuya, tu te surestimes ! Tu veux toi aussi partager ? Tu le fais pour rien ! Il jeta le rat mort et voler vers le ciel avec Zhou Jichuan.

Afou cria et sauta sur la terre, il cria : quoi quoi quoi, mon maître, vous m’oubliez, quoi quoi quoi, ne me laissez pas ici ! Zhou Jichuan fit un geste, une flamme verte se lança du point de son doigt ver le crapaud, et brûla Afou jusqu’aux os.

Jian Juan sentit de plus en plus chaud, elle baissa sa tête et vit les flammes se lever de la terre, le feu noir et transparent, comme la langue du roi de l’enfer, il agita, souta, puis avala tous les fantômes de thé.

La flamme saisit Jian Juan, la jeta dans le ciel nocturne. Elle sentit la chaleur sur son dos, puis, la brûlure déchira sa conscience, comme des milliers de couteaux tranchant coupait sa tendre corps. Non, elle n’avait plus le corps, cette flamme de l’enfer, ce qui se brûla, ce qui se déchira, ce fut son âme.

Elle vit une goutte de rosée verte pendre sur la branche morte de la verture profonde, alors encore une goutte ? C’est ce que le théier conservait pour elle ? Elle tenta sa main, sa main noircie, brûlée, sans doigts, pour recueillir cette rosée. Elle la prit. Une ride claire et fraîche parcourut tout son corps, alors ce fut la rosée dont on parlait ? Elle vit ses doigts renaître, comme le sarment de vigne, elles poussèrent, timidement, légèrement, mais elles poussèrent, ses dix belles doigts, ses belles doigts avec les ongles verts, elle se vit la lueur sur son corps, elle caressa son visage, il redevînt fin et tendre comme avant. Elle se souvînt la scène quand, pour la première fois, elle était entrée dans la colline de thé, à 6 ans, et la chanson, et elle chanta : « cueille du thé cueille du thé, cuille le bourgeon doré. Les doigts fins cueillent l’émeraude, les nuages dissipés comme la fumée », elle chanta, et chanta, et le vent souffla, c’est le vent printanier, la pluie verte se mit à tomber, elle éteignit la flamme de l’enfer. Les feuiles mortes reverdissent et flottèrent sur les branches de théier roi. Les fleurs fanées se lèvent elles aussi et s’ouvrirent entre les branches. Tous les théiers reprirent la vie, et Zhu Chengxia et Zhou Jichuan, ils ne purent pas subir le vent, ils tombèrent du ciel et leurs visages se montrèrent : alors l’un fut l’ocelot et l’aute le sanglier.

Jian Juan arrêta sur la cime, les oiseaux l’entournèrent, d’inombrables papillons traînant le claire de la lune rassemblèrent autour de Jian Juan, ils se reposèrent sur Jian Juan, l’un, puis l’autre, puis d’autres...

Xin Bagong trouva le corps de Jian Juan sur la colline, et l’enterra à côté de Mei Gu. Dès lors, les récolteurs de thé voyaient souvent une déesse flotter entre les théiers en pieds nus. Sa robe était pure comme le brouillard du matin, et ses chevilles étaient comme la rosée, moelleuses et étincellantes.

 

 

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